mardi 22 novembre 2011

Zoqaq el Blat



Un jour ensoleillé, depuis notre chambre

la cuisine et le couloir en fond

A prononcer Zo’A’L’Blat, pas toujours évident pour se faire comprendre. Mais avec le temps, on apprend à indiquer au chauffeur de taxi le quartier d’à côté, beaucoup plus facile : BASTA, le coin des antiquaires.

Ce n’est pas comme si cet emménagement était tout frais. Ca fait bientôt quatre mois que nous y sommes, et plus encore que nous n’avons pas donné de nouvelles sur le blog…



Zoqaq-el-Blat, littéralement, le chemin pavé ou le chemin des tailleurs de pierre. Les traductions s’affrontent ou s’entrecroisent sans qu’aucune ne fasse l’unanimité.

Le quartier a d'abord été fréquenté par la bourgeoisie maronite et sunnite qui y avait construit leurs résidences secondaires. Bien qu’à dix minutes à pieds du centre ville, notre quartier était à l’époque dans les champs d’oliviers où les Beyrouthins venaient se ressourcer en fin de semaine. Ils ne restent bien sûr plus aucun plan d’olivier, mais quelques ruines de grandes demeures, aujourd’hui envahies par la végétation.
une fin de journée depuis notre chambre
Sont ensuite arrivées les premières vagues migratoires des Arméniens et Kurdes. Zoqaq el Blat a été la première étape pour les Arméniens d'entreprendre la moitié Est de Beyrouth. Si vous vous souvenez bien, c’était nos voisins de l’ancien appartement. L’épicière, le propriétaire, le vendeur de manouchés…
Dès le début de la guerre, les chrétiens ont fuit le quartier pour se réfugier à l’Est, laissant derrière eux leurs spacieuses résidences. Les réfugiés du Sud Liban, chassés de leurs terres, n’ont pas eu le temps de traverser Beyrouth, ils se sont arrêtés à Zoqaq el Blat et ont invertis les luxueuses maisons qui tombaient déjà en ruines.


Aujourd’hui, nous sommes surtout entourés de portraits 3m/4m de Nasrallah et Bachar el Assad. Quartier populaire, animé mais pas trop. Conservateur, mais ouvert. Bruyant, et bruyant !



Le dixième étage nous offre une vue sur la mer, très enviable. Quel bonheur d’observer l’horizon tous les matins au petit réveil. En voici un aperçu.










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